mercredi 12 novembre 2014

Initiation aux crampons-piolets : Brèche de Roland et Tuquerouye

Il s'avère que comme je marche pas trop mal et "qu'on doit aller voir les edelweiss" (mais c'est pas encore la saison), par une belle journée de fin juin, c'est le moment pour aller goûter les techniques de progression sur névé. Direction Gavarnie, col des tentes, et en route pour la brèche de Roland.

La neige est basse, j'équipe mes petits petons de vieux crampons et guêtres prêtés par bichette, l'équipement de quand il était enfant (j'ai randonné tout l'été avec des chaussure de quand il avait une dizaine d'année, oui oui oui...)




Comme on dit, jusqu'ici, tout va bien. Arrivée au refuge des Sarradets, grand beau mais un peu froid, qu'à cela ne tienne. Le programme prévu était de dormir dans la partie hiver, et faire le Taillon le lendemain. Eh bien non, il n'en sera pas ainsi car le refuge était complet, et que non ils n'ouvrent pas le refuge d'hiver, non on ne peut pas dormir sous/sur une table/un banc, et non on ne bivouaque pas sur la terrasse ou à l'abri du refuge. Eh oui, le refuge des Sarradets n'est pas un refuge mais un HÔTEL. Mais "on n'a qu'à aller à la cabane du soldat, elle est ouverte". Mais oui, bien sûr, avec les bagnoles au col des tentes. Comment ça on entend de la rancœur ? Mais non, mais non...



La marmotte, elle, grasse comme un porcelet, loge juste en contrebas du refuge. Une fois un petit goûter pris, en route pour la brèche. C'est pas tout mais ça commence à se couvrir velu, le temps menace.

Et là, c'est pas la même. Grosse caillante, vent glacial, brouillard humide. La décision est prise, on se casse, direction le cirque juste à coté, à vol d'oiseau c'est tout près, moins d'un kilomètre. On dormira au barrage des Gloriettes, et le lendemain ascension du couloir de Tuquerouye. Et là.... surprise.


Il fait grand beau, chaud, eau turquoise digne des tropiques (mais pas la peine de rêver, la température est toute autre). Petit tour du lac, ramassage de bois (qu'on ne brûlera même pas du coup), installation du campement et dodo à la belle étoile.
Bon ben c'est là qu'on va. On distingue une brèche au loin, c'est l'objectif de la sortie. Et maintenant que j'ai été initiée aux crampons, ça ne devrait pas poser de problème.

Oui oui oui, le chemin c'est bien le mur de neige, mais en fait c'est facile. Comme quand on monte à une échelle, sauf qu'au moins, la montagne, elle n'est pas branlante. J'ai horreur des échelles. Et c'est assez rassurant aussi. On ne vois pas le vide à travers.
L'arrivée au sommet est juste... grandiose. À couper le souffle. La fissure dans la muraille s'ouvre en face du Mont Perdu et le lac glacé ou gelé, je sais jamais. Enfin, il est à peine en train de fondre, alors qu'on est presque en juillet. C'est splendide, immense, on se sent tout petit petit...

Et après ben... faut redescendre. J'ai eu interdiction de faire couloir en glissade, trop raide et dangereux, alors j'ai dû aller à pied. En revanche, j'ai fait toutes les autres pentes sur mon derche, avec le piolet comme frein. C'est super rigolo, ça aide beaucoup quand on part en glissade alors qu'on est debout, puisqu'on gère bien l'arrêt au piolet, ça ne fatigue pas, mais ça fait froid aux fesse (oui, je sais, la neige c'est froid et mouillé). C'est un effet secondaire indésirable insignifiant comparé aux bénéfices et amusement de la technique !

Et puis du coup, c'était mon premier couloir aux crampons piolets, et j'ai beaucoup aimé.

Album complet ici.









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